Peintures pixélisées - Entre abstraction et figuration

Une mise au point par la distance

Une fois encore Ced VERNAY joue avec notre vision et notamment avec cette série d’abstractions. De près nous sommes perdus dans un flou mais en prenant physiquement du recul les oeuvres en peinture deviennent nettes et réalistes.

Cette série de visages féminins permettent à Ced VERNAY de nous perdre davantage dans son univers pixellisé. Comme si une loupe était venue se figer sur le détail d’une image, ces grands carrés de couleurs peints à l’huile donnent un caractère très graphique à ses tableaux.

Dans ses abstractions, Ced VERNAY apporte des informations complémentaires à certains pixels: typographies, symboles et autres dessins cachés.

Ces éléments picturaux apportent une précision quant à la couleur souhaitée par l’artiste. Ils invitent aussi le spectateur à s’approcher d’avantage de l’oeuvre pour y découvrir ses secrets.

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Savoir prendre la bonne distance face à l'abstraction

La distance que l’on prend par rapport à ses tableaux permet une mise au point naturelle. Ainsi, de près on découvre la technique et l’infinie patience nécessaire pour peindre chacun de ces carrés de couleurs. De loin le spectateur découvre comme par magie le sujet redevenu net…entre abstraction et figuration.

Cette interrogation relative à la nature de l’image, au process et à ce que l’on regarde provoque un sentiment de trouble. Cette nouvelle série se présente comme un ensemble de tableaux contemporains, réalisés à l’âge du numérique. Une occasion de se poser à nouveau la question récurrente des rapports entre photographie et peinture, figuration et abstraction, réalité et fiction.

Néanmoins, pour cette série de peintures abstraites, la prise de recul physique ne dévoile par toujours aisément ses secrets. L’utilisation du téléphone portable est alors indispensable pour réduire instantanément la taille du tableau. Se faisant, les pixels se réduisent dans la même proportion et le visage apparaît comme par magie.

Une expérience à la fois immersive, ludique et interactive.

Mémoire cognitive

Dès lors que le cerveau mémorise l’image, un intéressant phénomène cognitif se produit. Le spectateur arrive à voir le détail de ces visages sans passer par l’utilisation d’artifices numériques décrits plus haut. Notre vision couplée à notre cerveau nous rendent ils plus performant que la lentille de nos caméras numériques ?

C’est l’expérience que vous pouvez faire sur ce dessin. Que voyez-vous dans l’image ci-dessous ? Des tâches noires en vrac ? Insistez, vous verrez un dalmatien. Une fois que vous l’aurez repéré, il ne disparaîtra plus. C’est exactement ce qui se produit en regardant les abstractions de Ced VERNAY.

dalmatien.jpg

Dès qu’il s’agit de donner un sens à une image notre cerveau est très performant. L’image qui se forme sur la rétine est brouillonne et sans relief et il doit se débrouiller avec pour faire percevoir le monde qui nous entoure de façon à peu près réaliste.